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Micro-entrepreneur commerçant


Le micro-entrepreneur commerçant bénéficie d’obligations allégées et ne collecte pas de TVA sur ses ventes. Cependant, ces avantages doivent être comparés avec le taux de ses cotisations sociales prélevées directement sur son chiffre d’affaires.

Le micro-entrepreneur commerçant peut trouver un intérêt financier au choix de la micro-entreprise, mais ce statut simplifié peut aussi constituer pour lui un handicap vis à vis de ses concurrents et comparativement à ce que seraient ses charges sociales s’il sortait de ce régime fiscal pour accéder au régime du réel.

Cotisations micro-entrepreneur commerçant

Les cotisations sociales d’un micro-entrepreneur dont l’activité est commerciale s’élèvent à 14,1% de son chiffre d’affaires encaissé durant le trimestre (il est aussi possible d’opter pour un règlement mensuel de ses cotisations).

Ces cotisations sont intégralement payées à l’URSSAF. Cependant, ce montant global comprend des cotisations maladie, retraite, des allocations familiales, de la CSG-CRDS. Aussi, c’est l’URSSAF qui répartie entre les différentes caisses les cotisations perçues.

Deux avantages apparaissent donc à ce mode de calcul des cotisations :
 un montant de cotisations toujours lié aux encaissements clients, et donc à la trésorerie de la micro-entreprise,
 un interlocuteur unique simplifiant les obligations déclaratives (les autres entrepreneurs individuels gèrent des déclarations et paiements à plusieurs caisses de cotisations).

Micro-entrepreneur commerçant et TVA

Le micro-entrepreneur n’est pas soumis au régime de la TVA :
 Il ne facture donc pas de TVA à ses clients.
 Il paie à ses fournisseurs la TVA qui lui a été facturée sans possibilité de la déduire.

Considérons l’exemple d’une marchandise achetée 50 euros HT et revendue 100 euros HT par une entreprise soumise à TVA. Cette entreprise réalise donc 50 euros de marge commerciale, pour un prix de vente de son produit de 120 euros (100 euros HT + 20€ de TVA).

Le micro-entrepreneur qui vend le même produit 120 euros donc :
 encaisse les 120 euros, sans avoir 20 euros de TVA à reverser à l’État,
 paie son fournisseur 60 euros (50 euros HT + 10 euros de TVA).
Au total, le micro-entrepreneur commerçant conserve une marge de 60 euros.

En conclusion, la marge de l’entreprise soumise à TVA est dans cet exemple de 50% de son prix de vente HT de 100 euros, alors qu’elle est de 50% du prix de vente client pour le micro-entrepreneur (soit 50% de 120 euros).
Le micro-entrepreneur encaisse 10 euros de marge supplémentaire, lui permettant :
 ou bien de réaliser plus de marge en montant,
 ou bien de baisser son prix de vente de 10 euros, affichant auprès de son client l’avantage fiscal que lui procure son régime d’imposition.

Cotisations et TVA du micro-entrepreneur

Pourquoi mélanger ces deux particularités du régime du micro-entrepreneur ? Tout simplement parce que ces deux variables permettent de mesurer l’intérêt éventuel du statut de micro-entrepreneur.

Reprenons notre exemple précédent concernant la mise en évidence de l’avantage concurrentiel de la non imposition à TVA, et complétons-le des cotisations de l’entrepreneur en supposant que celui-ci n’a pas d’autre charge que l’achat de ses marchandises.

Pour l’auto-entrepreneur, il réalise une vente de 120 euros et doit donc acquitter des cotisations pour un montant de :
Cotisations = 120€ x 14,1% = 16,92€

Sa rémunération nette s’élève donc à :
Rémunération nette = résultat réalisé - cotisations = 60,00€ - 16,92€ = 43,08€.
Cette rémunération est à déclarer sur sa feuille d’impôt car elle est soumise à l’impôt sur le revenu.

De son côté, l’entrepreneur soumis au régime du réel acquitte sur sa rémunération nette des cotisations au taux de 45% environ. Cet entrepreneur a dégagé un résultat avant cotisations de 50 euros. S’il se verse 35 euros de rémunération, il devra donc payer 45% de ce montant aux caisses de cotisations, soit environ 15 euros.

Au final, le micro-entrepreneur conserve une rémunération nette de cotisations de 43,08 euros contre 35 euros pour l’autre entrepreneur individuel ou gérant de société.

Micro-entreprise ou régime réel ?

Dans la réalité, il faut complexifier un peu notre exemple précédent :

  • L’imposition à TVA permet de récupérer la TVA payée sur les marchandises mais aussi sur tous les autres achats : les fournitures, les consommables, les frais de déplacement, TVA sur le loyer éventuellement, mais il faut surtout penser aux immobilisations (véhicule de transport, petit matériel, matériel informatique, mobilier de bureau...).
  • Les charges sont déductibles au régime du réel pour déterminer le résultat soumis aux cotisations sociales puis à l’impôt sur le revenu. Pour que l’écart apparaisse clairement : au régime du réel, un faible bénéfice ou une perte comptable entraîne des cotisations très limitées (il existe un minimum à payer), alors que le micro-entrepreneur est toujours prélevé sur son chiffre d’affaires, indépendamment du résultat de sa micro-entreprise.

La comparaison entre les deux régimes s’impose donc :
 Ou bien lorsque l’on engage des frais d’installation important (achat obligatoire d’immobilisations, d’un véhicule par exemple).
 Ou bien lorsque l’on réalise une marge faible, et que l’on anticipe donc des charges d’exploitation élevées (un loyer notamment).

Cette comparaison est l’objet de l’un des dossiers de ce site.

EN CONCLUSION :

Un commerçant est un entrepreneur qui achète des marchandises pour les revendre en l’état, sans les transformer. La micro-entreprise est adaptée à ces activités, mais le micro-entrepreneur doit comparer sa marge commerciale réelle avec son taux de prélèvements.




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